L’importance de l’élégance
Au Kendo, la manière dont on porte sa tenue (hakama et kendo-gi) et son armure revêt une très grande importance. L’armure, l’arme et la tenue sont, après tout, hérités des samouraï, qui prenaient grand soin de leurs armes et de leur apparence en général.
On qualifie de « chakuso » la manière de bien s’habiller et bien porter son armure. C’est un aspect du Kendo, au même titre que la bonne tenue du shinai ou bien la notion de frappe valable. C’est peut-être même la première étape avant toute autre lorsque l’on démarre le Kendo.
Comme on le dit souvent en France, au Kendo, on est beau.
Et fatalement, si vous n’êtes pas beau (= bien habillé), votre Kendo ne peut pas être beau…! Lors d’un combat, avant même la première frappe, la prestance et la manière de se tenir des combattants donnent déjà un aperçu de leur niveau technique.
Chakuso est d’ailleurs un critère de passage de grade. On aura souvent vu des candidats ratés un examen de grade car l’armure et/ou la tenue sont mal-attachés, et qu’une pièce se défait en plein combat.
Bien porter le Kendo-gi
La veste de Kendo doit être propre et relativement cintrée, on essaie de limiter les plis dans le dos. En ce qui concerne les manches, elles doivent couvrir les coudes – mais ne pas être si longues qu’elles toucheraient les Kote.
Le nœud visible est plat, à l’horizontal (yoko musubi) et pas vertical (tate musubi).
Le col est bien serré à la gorge et la veste touche la nuque. On ne doit pas voir la poitrine ou le torse, même chez les hommes.
Bien porter le Hakama
Il est important de choisir un hakama de la bonne taille : il ne doit être ni trop petit (au-dessus de la cheville) ni trop grand (on marcherait dessus).
Il se porte serré légèrement en-dessous du nombril, mais les femmes peuvent le porter serré plus haut à la taille, pour éviter qu’il ne remonte à cause des hanches.
Les nœuds sont bien serrés, afin que le hakama ne bouge pas pendant la pratique. Les lanières sont rentrées et ne dépassent pas.
Les plis du hakama sont bien marqués – ce qui signifie qu’il faut correctement plier son hakama entre chaque séance.
L’arrière du Hakama est un plus haut que l’avant : un détail en ajoute beaucoup d’élégance de la tenue.
Bien porter le Bogu
L’armure se met en seiza, à genoux. On ne mets pas son armure debout ! S’agenouiller et mettre son armure en conscience, en pensant à la séance à venir, en se préparant mentalement, est une partie de Chakuso.
Tare : Le Tare est porté centré – le nœud est intégralement caché sous le nafuda (tissu où est indiqué le nom du pratiquant et son dojo). Il est légèrement recouvert par le Do, on ne voit pas le ventre.
Do : Les nœuds du Do sont correctement serrés. À l’arrière, le nœud est plat avec des boucles de tailles égale. Devant, le nœud de gauche pointe à gauche, et le nœud de droite… à droite ! Les cordons restants sont cachés derrière le Do. Le Do ne doit pas recouvrir le nafuda.
Kote : Les cordons des kote sont bien noués et ils ne pendouillent pas. Ils ne doivent pas avoir de trous d’où dépasseraient les doigts.
Men : Il est important d’avoir un Men à la bonne taille pour qu’il ne bouge pas. Il faut également bien le serrer. Le nœud à l’arrière est encore une fois un nœud horizontal, il doit être fait au même niveau que les yeux, et avec des boucles de taille égale. Les boucles doivent faire environ 40cm de long. Le tenugui ne doit pas dépasser du men.
(c) Texte : Johanna Nowak pour Kendo Club Nord Gironde, Avril 2025
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